Les démarches et nos premiers conseils sur les placements
Les temps ne sourient guère aux épargnants. Pour preuve, pour la première fois depuis sa création, les sommes déposées sur le sacro-saint Livret A ne bénéficient plus que d'une rémunération de 0,75 %. Un rendement dérisoire, sous le seuil symbolique des 1 %, qui incite de plus en plus de Français à bouder les placements traditionnels, au point de laisser parfois « dormir » leur argent sur des comptes à vue. Attitude charitable s’il en est, puisqu’elle fait au moins un heureux, entendez le banquier.
Plus sérieusement, que peut-on faire de ses économies, et plus précisément de ses excédents de trésorerie que certains réussissent à dégager de leur activité ? Pour le savoir, nous avons entrepris un tour d’horizon des placements accessibles aux professionnels désireux de placer à court ou à moyen terme leurs excédents de trésorerie.
Les démarches et nos premiers conseils
Pétrie d’aléas et d’incertitudes, la situation économique est telle qu’elle nous incite à prendre le plus grand soin de ce que l’on appelle « l’épargne de précaution ». De quoi peut-il s’agir, si ce n’est d’une somme d’argent, disponible à tout moment, voire très rapidement, prévue pour faire face à un besoin soudain et imprévisible (une chute rapide d’activité, un véhicule subitement inutilisable, une grosse réparation imprévue, un grave ennui de santé…). La première démarche consiste à en chiffrer le montant : ni trop important pour ne pas hypothéquer la continuité de l’activité, ni trop faible pour que le placement envisagé présente un réel intérêt.
Premier conseil, vous commencerez par établir un budget de trésorerie, l’outil idoine pour mesurer la trésorerie optimale que vous pouvez dégager. C’est cet éventuel excédent qui sera placé (même si certains placements permettent de récupérer immédiatement la trésorerie placée en cas de besoin).
Une fois cette étape franchie, il convient d’établir l’inventaire des solutions à votre disposition pour placer votre trésorerie, en comparant leurs rémunérations et leurs contraintes (durée minimale du placement, disponibilité des fonds placés…). Au risque de vous décevoir, les solutions ne sont pas légion et aucune n’est miraculeuse !
Dernier conseil : une fois que vous avez une idée précise des options à prendre, nous vous invitons à discuter de vos choix avec votre expert-comptable. Enfin, parmi les solutions sans risques sur le capital, faites bien la distinction entre celles qui vous permettent un déblocage rapide des fonds (Livret A et comptes sur livret) et celles qui imposent une durée minimale de blocage contractuelle ou fiscale (plan d’épargne logement, immobilier, comptes à terme).
Les livrets d’épargne : un intérêt somme toute limité, mais des outils incontournables
Des motivations très différentes
Les épargnants (les entrepreneurs, les dirigeants libéraux comme les particuliers) qui ont à gérer un excédent de trésorerie recherchent l’offre financière la plus adaptée possible, en se fixant souvent trois objectifs prioritaires, mais paradoxalement contradictoires : la sécurité, la liquidité et la rentabilité. D’autres poursuivent un quatrième lièvre, en voulant diminuer leur note fiscale… On le voit, les motivations sont variées.
Avantage à la souplesse
Il n’empêche. Pour toutes celles et ceux qui, en période de crise notamment ou bien à l’automne de leur vie, souhaitent mettre l’accent sur la sécurité, les traditionnels placements sur livrets constituent un début de réponse. Immédiatement disponibles mais faiblement rémunérés (l’intérêt est à peine supérieur à l’inflation), les livrets ne sont pas réellement attractifs mais leurs revenus sont exonérés d’impôt.
Tout est dans la nuance. Un détail émerge cependant : ils bénéficient en effet d’une grande souplesse de fonctionnement. Pour preuve, ils sont en général ouverts sans limitation de durée et peuvent être fermés n’importe quand, à l’initiative de leur titulaire.
Mais tous les comptes ne se ressemblent pas. Certains livrets sont dits « ordinaires » comme les CSL ou le livret B ; le taux d’intérêt est librement fixé par la banque et leurs revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux… avec cependant une nouveauté : la mise en place depuis le 1er janvier 2018 du prélèvement forfaitaire unique (le PFU) au taux de 30 % (qui englobe l’IR et les PS). Tandis que d’autres bénéficient d’un taux d’intérêt « réglementé », dont les revenus échappent à l’impôt (livrets A, LDDS, LEP, LEE).
Un mode de rémunération particulier
Attention cependant à leur mode de rémunération, il est très subtil. Sur tous ces livrets (y compris sur l’épargne-logement), les intérêts sont en effet calculés par quinzaine civile. Pour l’exemple, le rendement optimum n’est obtenu qu’en effectuant des versements avant le 14 et le dernier jour du mois, et les retraits après le 1er et le 16 de chaque mois. En ne respectant pas cette précaution, vous risquez de perdre jusqu’à un douzième de vos intérêts.
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Type de livret | Conditions | Maximum | Taux d'intérêt | Régime fiscal |
Livrets ordinaires (1) | ||||
Compte sur livret (CSL) | Pas de condition particulière | Pas de plafond | Librement fixé par la banque | Depuis le 1er janvier 2018, les intérêts sont soumis à un prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % (12,80 % au titre de l’IR et 17,20 % au titre des prélèvements sociaux). Les contribuables pour lesquels l’option restera plus avantageuse, peuvent néanmoins choisir l’imposition au barème progressif de l’IR dans le cadre de la déclaration de revenus. Cette option devra porter sur l’ensemble des revenus ou gains visés par le PFU. Les prélèvements sociaux resteront retenus à la source au taux de 17,2 %. |
Livret B | Pas de condition particulière | Pas de plafond | Librement fixé par la banque | |
Livrets réglementés (2) | ||||
Livret d’épargne | *Revenu fiscal de 2017 inférieur à certaines limites (plafond de 19 779 € pour une part) | 7 700 €, hors | 1,25% | Exonérés d’IR et de |
Livret A ou livret Bleu du Crédit Mutuel | Un livret A et/ou un livret Bleu | 22 950 €, hors | 0,75% | Exonérés d’IR et de |
Livret jeune | * Un livret par jeune âgé de douze à vingt-cinq ans | 1 600 €, hors | 0,75% | Exonérés d’IR et de |
Livret de développement | Un seul livret par titulaire (deux maxi par foyer fiscal) | 12 000 €, hors | 0,75% | Exonérés d’IR et de |
L'épargne-logement : le PEL toujours gagnant
Le compte d’épargne-logement fonctionne comme un compte à vue rémunéré. Son taux d’intérêt est faible (0,5 %), mais il se gonfle d’une prime versée par l’État si, au terme d’une période de dix-huit mois, l’épargnant contracte un emprunt immobilier. Pour le long terme, il existe le plan d’épargne-logement.
Chaque membre de votre famille peut détenir un CEL, même vos enfants. Vous avez également la possibilité, sous certaines conditions, de leur céder vos droits à prêt pour les aider à préparer leur avenir.
Petite astuce à savoir : ouvrir un CEL en complément d'un plan d'épargne-logement permet de faire face à un imprévu, sans avoir à arrêter prématurément un PEL.
En conclusion, face aux livrets réglementés et à leur rémunération en berne, le PEL redevient intéressant. Mieux, soulignons que, par rapport aux fonds en euros, sa rémunération est garantie pour dix ans.
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Caractéristiques | CEL | PEL |
Durée minimale | Pas de durée minimale, mais pour obtenir un crédit, elle doit être de 18 mois.Il doit, de plus, avoir produit un minimum d’intérêts | Attention : tout retrait avant 4 ans empêche de bénéficier pleinement des avantages du PEL |
Durée maximale | Passé ce délai, aucun versement n’est possible, mais le PEL continue de produire des intérêts | |
Dépôt initial minimal | ||
Dépôt maximal | ||
Rémunération | ||
Fiscalité | Les intérêts des CEL et des PEL ouverts à partir de 2018 sont soumis, lors de leur paiement, à un prélèvement forfaitaire unique de 30 %. Ce prélèvement correspond à l'impôt sur le revenu à hauteur de 12,80 %, et aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,20 %. Vous devez par la suite porter le montant des intérêts sur votre déclaration de revenus. L'impôt dû pour les intérêts du compte ou du plan correspondra au montant du prélèvement forfaitaire de 12,80 %, sauf si vous avez opté pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu. Dans ce cas, l'impôt dû pourrait être inférieur ou supérieur au montant du prélèvement forfaitaire de 12,80 %. Vous devrez alors payer un supplément d'impôt, ou au contraire bénéficier d'un remboursement de l'administration. |
Et pourquoi pas les comptes à terme ?
Bien que méconnus, les comptes à terme (CAT) ne sont pas dénués d’atouts. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Juridiquement, ils font partie de la famille des comptes de dépôt à terme, par opposition aux comptes de dépôt à vue, appelés aussi comptes courants. C’est donc un prêt d’argent que vous accordez à une banque, pour une durée fixe ou variable.
Un placement sécurisé
Mieux, il s’agit d’un placement financier, rémunéré et sécurisé. Qui permet de placer une somme, en une seule fois, et de bénéficier d’une rémunération fixée à l’avance par contrat. Celle-ci ne varie donc pas à la hausse mais ni à la baisse non plus. Un compte à terme est en cela un produit très sûr.
Une durée minimale de blocage
Mais en contrepartie de ces garanties, vous devez accepter de bloquer votre argent jusqu’à l’échéance. Sinon, les retraits anticipés feront l’objet de pénalités. Ces produits ne sont donc à utiliser que pour placer de l'argent dont on est certain de ne pas avoir besoin, ou que l'on réserve pour un usage particulier. Autre particularité du CAT : sa rémunération est calculée au jour le jour, et non par quinzaine entière.
Si vous devez placer une somme importante, il peut donc rapporter davantage qu’un livret bancaire. Attention, tenez compte de la fiscalité : les taux affichés par les établissements sont toujours bruts, autrement dit avant taxation.
Classique ou progressif, à vous de choisir votre contrat
Tous les comptes à terme ne se ressemblent pas. Ils peuvent schématiquement se diviser en deux familles. Le compte à terme classique permet d’obtenir une rémunération fixe pour des périodes allant de un mois à plusieurs années. Il se clôture automatiquement à son terme, et vous récupérez votre capital et les intérêts prévus. Mais pour dynamiser ces produits, les banques sont nombreuses à proposer des comptes à terme « progressifs ». Leur principe ? Plus le montant bloqué est élevé et la période d’investissement longue, meilleure est la rémunération.
En conclusion, que penser de cette formule ? Pas de quoi faire fortune, certes. Mais ces comptes peuvent être une bonne manière de protéger ses économies d'une nouvelle baisse du livret A. Ils peuvent même s’avérer une alternative plus qu’intéressante.
Cette formule est particulièrement bien adaptée aux entrepreneurs; sans risque et avec une disponibilité en général assez rapide même si l'entrepreneur veut récupérer ses fonds plus vite que prévu (en général 1 mois). Le CAT permet d'isoler la trésorerie dans laquelle l'entrepreneur ne souhaite pas puiser à court terme.
Témoins, les comptes à terme que vous propose FIDUCIAL Banque. En vous permettant une gestion optimale de votre trésorerie et en vous assurant un rendement proportionnel à la durée de ses différents placements, elle peut en effet répondre à un spectre assez large de besoins et de situations. Dont acte !
LES POINTS FORTS DU CAT
Un placement sans risque
À la sortie, vous êtes sûr de récupérer votre capital, augmenté des intérêts acquis.
Un montant de versement libre
Vous effectuez un versement du montant que vous souhaitez, sous réserve de respecter les éventuels montants minimum ou maximum définis par l’établissement.
Une durée librement choisie
C’est vous qui choisissez la durée de votre placement en fonction de vos besoins : durée fixe ou libre.
Votre fidélité est récompensée
Plus la durée de votre placement est longue, plus le taux de rémunération est élevé.