La 19ème édition du « Baromètre Fiducial de la Sécurité des Français » réalisée par Odoxa met en exergue la place incontournable de la sécurité dans le cadre des élections régionales. Les Français souhaitent clairement que cette prérogative soit désormais gérée par les exécutifs régionaux, notamment par la création d’une nouvelle police régionale.
Alors que des actes violents impliquant des jeunes ont émaillé l’actualité ces dernières semaines, le baromètre interroge également ce phénomène et met en lumière une jeunesse fragilisée par la crise sanitaire.
Les deux-tiers des Français jugent la sécurité bien assurée dans leur région mais plus le tissu urbain est dense, plus l’insatisfaction grandit.
Près de deux Français sur trois (64 %) jugent la sécurité bien assurée dans leur région, ce qui détonne avec la défiance envers le gouvernement sur la gestion de cette dernière.
Dans le détail, les Français sont plutôt satisfaits de la sécurité dans les lieux qui accueillent du public (67 %), dans les établissements scolaires (60 %) et de l’équipement des polices municipales (58 %). Ils sont moins positifs sur la gestion de la sécurité sur la voie publique (57 %) et dans les transports (57 %), ces derniers étant du ressort des régions.
Mais derrière cette satisfaction globale se cachent de fortes disparités territoriales en fonction de la densité urbaine : 26 % des ruraux jugent que la sécurité est mal assurée dans la région dans laquelle ils vivent, un niveau qui passe à 32 % et 33 % dans les petites villes et villes moyennes, à 37 % dans les grandes agglomérations et jusqu’à 45 % dans l’agglomération parisienne.
Des candidats qui peinent à convaincre et à être crédibles
À deux mois du scrutin des élections régionales, 73 % des Français regrettent que les candidats n’évoquent pas suffisamment les questions de sécurité dans le cadre de la campagne. Et sur le fond des propositions, 74 % ne les trouvent pas convaincantes.
Une thématique que les candidats ont tout intérêt à travailler car 86 % des Français approuvent un élargissement des compétences des régions en matière de sécurité. Pour agir sur le terrain, 67 % de nos concitoyens soutiennent la création de polices régionales.
Sur la crédibilité des présidents de région sur les questions de sécurité, un trio de tête se détache nettement. Xavier Bertrand (23 %), président du Conseil régional des Hauts-de- France est ainsi jugé le plus crédible devant Valérie Pécresse (16 %), présidente de la Région Île-de-France et Laurent Wauquiez (16 % également), président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Au pied du podium, Carole Delga (6 %), présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, est la première personnalité de gauche, elle devance Jean Rottner (4 %), président de la Région Grand-Est ou encore Hervé Morin (4 %), président de la Région Normandie.
La sécurité, un enjeu aussi très attendu à la Présidentielle de 2022
À un an de l’élection présidentielle, 78 % des Français affirment que les propositions des candidats en matière de sécurité seront importantes. Autre constat : les écarts qui peuvent fractionnement exister sur ce sujet, en fonction de la proximité partisane, des répondants s’amenuisent.
Car l’importance donnée à la sécurité concerne désormais tous les électorats, de gauche comme de droite : qu’ils soient sympathisants LFI (76 %), PS (71 %), EELV (70 %),
La REM (84 %), LR (83 %), RN (89 %) ou qu’ils se déclarent sans proximité partisane (75 %).
FOCUS : JEUNESSE
Des difficultés accrues pour la jeunesse du fait de la crise sanitaire
Les jeunes subissent davantage les conséquences de la crise sanitaire et les relations sociales en sont le principal marqueur : 64 % d’entre eux déclarent les avoir vues se détériorer, soit 7 points de plus que leurs aînés, et 27 % des 18-34 ans connaissent une vie amoureuse dégradée, soit 6 points de plus.
Résultat, la majorité d’entre eux (54 %) rencontre des problèmes psychologiques comme un état dépressif ou une forte baisse de leur moral, un niveau supérieur de 10 points à celui des 35 ans et plus.
Face à l’augmentation de ces difficultés, 84 % des Français craignent une hausse de la délinquance et de l’insécurité. Les 18-34 ans eux-mêmes partagent très majoritairement cette crainte (73 %).
Pour expliquer les problèmes de délinquance chez les jeunes, les Français identifient deux sources principales : des problèmes d’éducation (51 %) et le manque de sévérité et d’application des sanctions judiciaires (49 %). Ces explications devancent à leurs yeux les difficultés sociales et familiales (30 %), le manque d’emploi et de perspectives professionnelles (27 %), le décrochage scolaire (19 %) et le manque d’action politique pour la jeunesse (8 %). Les 18-34 ans établissent la même hiérarchie que les Français sur la question mais accordent plus d’importance au déficit d’action politique (15 %).
Plus de prévention couplée à un abaissement de la majorité pénale à 15 ans
Pour 72 % des Français, la prévention en matière de sécurité à destination de la jeunesse est insuffisante dans les politiques publiques. Les 18-34 sont plus mesurés et valident ce sentiment à 62 %. L’abaissement de la majorité pénale de 18 à 15 ans est très majoritairement souhaitée par les Français. Les deux-tiers d’entre eux (68 %) soutiennent cette idée. Les 18-34 ans y sont aussi favorables mais dans une moindre mesure (61 %).
INDICATEURS STRUCTURELS
Confiance envers le gouvernement : un répit qui doit se confirmer
Après six mois de baisse, le sentiment d’insécurité connaît ce trimestre un léger regain (+2 points) pour s’établir à 61 %. Pour autant, le gouvernement connaît en parallèle une hausse de 4 points de confiance dans sa capacité à assurer la sécurité du quotidien, mais le niveau reste relativement bas (21 %), après avoir atteint en janvier 2021 le score le plus bas depuis la création du baromètre en 2016 (17 %).
Sur le front du terrorisme, le gouvernement retrouve un niveau de confiance relativement bon (44 %), dans la moyenne de ceux enregistrés depuis 5 ans.
À noter, la confiance des Français dans le gouvernement pour assurer leur sécurité en matière de lutte contre le terrorisme a été mesurée avant l’attaque meurtrière qui s’est produite au commissariat de Rambouillet.
Enquête réalisée par Odoxa auprès d’un échantillon de 1 005 Français interrogés par Internet les 14 et 15 avril 2021, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
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