Le secteur de la coiffure est un des rares secteurs qui possède sa propre convention collective, bien particulière. Le salaire attribué aux salariés d’un salon de coiffure est variable et peut dépendre de plusieurs critères. Le but pour le manager d'un salon de coiffure est bien sûr d’offrir à ses salariés un salaire juste et encourageant, à la hauteur des efforts fournis au bénéfice de l’entreprise et des qualifications de son équipe.
Les grilles de salaires des métiers de la coiffure
Il faut tout d’abord tenir compte de la législation, et notamment de la grille des salaires des métiers de la coiffure définie par la Convention Collective. Cette grille donne une indication quant au salaire minimum à attribuer aux salariés des métiers de la coiffure en fonction de leur degré d’expérience, du savoir-faire et des diplômes des coiffeurs salariés (BP, BM, CAP coiffure…) . Un coiffeur de niveau I, c'est-à-dire de coiffeur(se) débutant(e) à coiffeur(se) confirmé(e), percevra 1 550€ par mois environ, tandis qu'un coiffeur(se) de niveau II, de coiffeur(se) qualifié(e) à technicien(ne) de réseau, peut gagner jusqu'à environ 1 800€ par mois.
Les salaires des coiffeur(se)s de niveau III (de manager à animateur de réseau confirmé), quant à eux vont de 1 950 à 2 950€ par mois environ. Cette grille a une valeur indicative : s’il n’est pas possible de rémunérer le coiffeur en deçà des sommes prévues par la loi, il est bien évidemment possible de le payer davantage, notamment en fonction de la taille de l’entreprise, de la structure et de l’équipe.
N'hésitez pas à vous reporter à la classification ci-dessous pour avoir une vue d'ensemble sur les salaires (exprimés en brut) des coiffeurs !
Niveau I
- Coiffeur(se) débutant(e) : 1 550€
- Coiffeur(se) : 1 554€
- Coiffeur(se) confirmé(e) : 1 560€
Niveau II
- Coiffeur(se) qualifié(e) ou technicien(ne) : de 1 551€ à 1 587€
- Coiffeur(se) hautement qualifié(e) ou technicien(ne) qualifié(e) : 1 699€
- Coiffeur(se) très hautement qualifié(e) ou technicien(ne) hautement qualifié(e) : 1 814€
Niveau III
- Manager débutant(e) : 1 950€
- Manager confirmé(e) ou animateur(trice) débutant(e) : de 2 335€ à 2 760€
- Manager hautement qualifié(e) ou animateur(trice) hautement confirmé(e) : de 2 921€ à 2 973€
La rémunération en fonction de l’expérience professionnelle et du diplôme de l'employé (BP, CAP, BTS…)
Quel salaire pour un coiffeur titulaire d'un BP ? D'un CAP ?
Le salaire prévu par la Convention Collective ne fait pas tout : il faut également se baser sur l’expérience du salarié, sur son degré d’expertise, sur son niveau de qualification, ainsi que sur son diplôme. Il existe au total 3 types de diplômes pour exercer les métiers de la coiffure : le niveau CAP (CAP métiers de la coiffure ou MC coiffure coupe couleur), le niveau bac (BP coiffure ou bac pro perruquier-posticheur), et le niveau bac+2 (BM ou BTS métiers de la coiffure).
Ainsi, un coiffeur titulaire d'un diplôme, tel qu'un BM (Brevet de maîtrise) ou qu'un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) n'aura pas le même salaire qu'un coiffeur détenteur uniquement d'un CAP coiffure ou d'un BP (Brevet professionnel). De même qu'un employé des métiers de la coiffure dans ses premières années ne percevra pas le même salaire qu'un employé avec plus d'expérience. Le talent et le savoir-faire du salarié doivent en effet être largement pris en compte puisqu’ils apportent une réelle valeur ajoutée à votre salon. En tant que manager, vous devrez donc adapter le salaire de vos employés au fur et à mesure que celui-ci gravit des échelons dans le métier de la coiffure. Valorisé, le salarié doué sera moins tenté d’être débauché !
Par ailleurs, les salariés en contrat d'apprentissage ou réalisant des formations en alternance, et qui ne sont donc pas encore titulaires d'un diplôme, percevront un salaire encore inférieur aux autres salariés. Le salaire des apprentis sera calculé en fonction de l'année d'étude dans laquelle ils se trouvent ainsi que de leur âge. Vous pouvez vous référer à la grille ci-dessous pour connaître les salaires des apprentis (la rémunération est calculée en pourcentage du SMIC) :
Si le salarié est en contrat d'apprentissage CAP métiers de la coiffure :
- Moins de 18 ans : 29% en 1ère année et 41% en 2ème année
- De 18 à 20 ans : 45% en 1ère année et 53% en 2ème année
- De 21 ans à 25 ans : 55% en 1ère année et 63% en 2ème année
- 26 ans et plus : 102% en 1ère et 2ème année
Si le salarié est en contrat d'apprentissage BP Coiffure :
- Moins de 18 ans : 57% en 1ère année et 67% en 2ème année
- De 18 à 20 ans : 67% en 1ère année et 77% en 2ème année
- De 21 ans à 25 ans : 80% en 1ère et 2ème année
- 26 ans et plus : 100% en 1ère et 2ème année
Par ailleurs, les salaires des coiffeurs en contrat d'alternance peuvent également différer des salaires des apprentis.
Vous souhaitez obtenir plus d'informations sur comment devenir coiffeur(se) ? Quelles études sont nécessaires pour être coiffeur(se) ? Consultez le blog de la coiffure pour plus d'informations sur l'obtention des diplômes nécessaires.
Le salaire des coiffeurs évolue en fonction de l’ancienneté (prime d'ancienneté)
L’ancienneté des salariés dans un salon de coiffure influe également sur le montant de la paie, notamment parce que certains salons proposent des primes d’ancienneté et une revalorisation salariale. Le montant du salaire peut ainsi être réévalué chaque année, dans le cadre d’une discussion ouverte entre salarié et gérant, performances et bilan à l’appui. Le salaire du coiffeur au sein d'un salon de coiffure est habituellement réévalué tous les 2 ans dès 5 ans au sein de l'entreprise, puis tous les 3 ans dès 9 ans d'ancienneté : c'est ce qu'on appelle la prime d'ancienneté. Le montant de cette prime d'ancienneté est clairement défini. Pour résumer, la prime d'ancienneté s'élève à :
- 32€ à partir de 5 ans dans l'entreprise
- 44€ à partir de 7 ans
- 57€ à partir de 9 ans
- 73€ à partir de 12 ans
- 89€ à partir de 15 ans
Il est cependant essentiel pour les salariés de bien choisir le salon pour lequel ils vont travailler : certains salons ne connaissent pas ou bien ne mettent pas en place les règles imposées par la Convention Collective. Dans ces situations, le salarié fait face à une quantité de travail trop élevée et à un salaire relativement bas. En tant que salarié, il vous est donc conseillé de bien vous renseigner sur la manière de fonctionner de votre employeur.
À retenir : plus l'ancienneté est importante, plus la prime est élevée !
Salaire du coiffeur et performances en salon
Pour déterminer le montant d’une éventuelle réévaluation salariale, le gérant peut également examiner les performances du salarié dans le salon en se référant au chiffre d’affaires que ce dernier a réalisé sur une période donnée. Un logiciel de caisse comme My HAIR permet par exemple d’isoler les performances de chaque collaborateur et d’identifier ses points forts et ses points faibles. Cet outil de gestion est primordial et vous permettra de mettre en place des plans d'actions pour améliorer l'efficacité de vos salariés afin de les pousser à atteindre des objectifs fixés au préalable.
Ces objectifs peuvent concerner par exemple un pourcentage de ventes de produit ou d'une prestation en particulier à réaliser, ou bien un objectif en termes de chiffre d'affaires.
L'étude des chiffres du salon et des performances individuelles des salariés du salon de coiffure pourra également donner lieu à des primes occasionnelles. Pour améliorer la performance de vos salariés, il est également essentiel de réaliser un travail en équipe et de toujours motiver les membres de votre salon.
Pour en savoir plus : "Manager en salon de coiffure : comment motiver son équipe ?"
Rémunérer un coiffeur en fonction de sa rentabilité
Bien qu'il existe un salaire minimum conventionnel, en dessous duquel on ne peut pas rémunérer un employé de salon de coiffure, il est nécessaire d'adapter ce salaire face aux situations, et il est ainsi possible pour l'employeur d'ajouter au salaire de base du coiffeur, une prime selon sa rentabilité.
Ce fonctionnement s'appelle le coefficient 3.4 : l'employeur va multiplier le salaire de son salarié par 3.4. Il obtiendra alors l'objectif en matière de chiffre d'affaires que l'employé devra réaliser au cours du mois. Si cet objectif est atteint, le coiffeur pourra alors percevoir une prime correspondant à un pourcentage de la différence entre le chiffre d'affaires qu'il a réalisé et l'objectif qui lui était attribué. Ce pourcentage ne pourra pas être en dessous de 10%.
En tant que coiffeur, il vous est donc conseillé lors de vos recherches d'emploi de vous tourner vers un salon de coiffure qui opte pour cette façon de travailler et qui vous rémunérera selon ce coefficient 3.4. Votre travail n'en sera alors que valorisé.
Il est également possible lors de la signature de votre contrat ou bien après un certain temps au sein du même salon, de renégocier la valeur de ce pourcentage afin d'augmenter votre prime de rentabilité.
Ne pas oublier les heures supplémentaires
En effet, comme pour tous les autres secteurs d'activité, les heures supplémentaires effectuées par un coiffeur doivent obligatoirement être payées. Petit rappel sur ce qu'on appelle une heure supplémentaire : elle représente une heure de travail accomplie, à la demande de l'employeur, au-delà de la durée légale de 35 heures (ou de la durée équivalente). Ce temps de travail supplémentaire ouvre ainsi droit à une rémunération plus favorable (taux horaire majoré) au salarié ou d'un repos compensateur équivalent à la majoration.
Dans le secteur de la coiffure, les 8 premières heures supplémentaires sont majorées à hauteur de 25% et, au-delà, la majoration est à hauteur de 50%.
Lorsque le contingent des 220 heures supplémentaires est franchi, les heures sont payées et le salarié bénéficie en plus d'un repos compensateur obligatoire (RCO). Il est important de savoir que ce repos ne peut faire l'objet d'une contrepartie rémunérée.
Le petit plus : les pourboires !
On pourrait croire que ces tips ne concernent que les activités de restauration. Et pourtant, les pourboires existent aussi dans le monde de la coiffure et sont un petit complément de revenu pour les coiffeurs.
Le pourboire (ou tips en anglais), c'est ce qui désigne une somme d'argent remise, à titre de gratification, de récompense, par le client à un travailleur salarié.
Ces revenus peuvent d'ailleurs représenter jusqu'à 10% du revenu d'un collaborateur en fonction de la zone géographique, du salon et de son affluence. Ils sont une réelle source de motivation pour les collaborateurs d'un salon de coiffure, mais permettent aussi d'évaluer le niveau de satisfaction des clients (de nombreux pourboires montrent que les clients sont relativement satisfaits de l'expérience qu'ils ont vécu au sein du salon). Par ailleurs, notez qu'un client fidèle sera plus susceptible de laisser un pourboire qu'un client occasionnel. Il est donc essentiel de tout faire pour fidéliser vos clients : offre de bienvenue, programme de fidélité… Mettez tout en œuvre pour donner envie à votre client de revenir !
Sachez que le pourboire est considéré comme un salaire et doit apparaître sur la fiche de paie du collaborateur qui l'a perçu. Il est donc soumis au même cadre légal que le salaire.
Notre conseil pour satisfaire vos clients et inciter aux pourboires : donnez une bonne impression de votre salon (propreté, décoration…), soyez attentionné en proposant un café ou un thé à vos clients par exemple afin de les faire patienter et surtout, soyez à l'écoute ! Un client qui se rend dans un salon de coiffure souhaite qu'on respecte ses exigences et qu'on soit à ses petits soins. Avec tout cela, votre tirelire ne devrait pas tarder à se remplir !
Ainsi, la fixation du salaire des employés d'un salon de coiffure est très complexe, dépend de nombreux critères et doit sans cesse être réadaptée face aux différentes situations : titulaire d'un diplôme supérieur ou non, ancienneté, performance, etc. Il est nécessaire pour un coiffeur ayant un poste de manager de bien connaître toutes les législations et obligations sur la mise en œuvre des salaires, et d'en tenir compte.
Pour faciliter la gestion de votre salon de coiffure, retrouvez notre logiciel My HAIR, adapté à votre métier !
