Baromètre des TPE Q2 2024 - Parties 1 et 2

18/07/2024

COMMUNIQUE DE PRESSE

76e baromètre de conjoncture Fiducial des TPE – 2e trimestre 2024

PARTIE 1

Confrontés à l’incertitude politique et à la hausse des difficultés économiques, les dirigeants de TPE se montrent inquiets mais cherchent à relativiser

Paris, le 3 juillet 2024 – La 76e vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial auprès de 1 014 dirigeants de TPE avant et après la dissolution de l’Assemblée nationale du 9 juin (entre le 27 mai et le 17 juin), permet d’analyser la réaction des petits patrons face à ce bouleversement politique. Entre inquiétude pour le contexte général du pays et un certain positivisme au regard de leur propre activité, les dirigeants adoptent une posture paradoxale.

En ce 2e trimestre, ils sont plus nombreux à être confrontés à des difficultés économiques, avec un risque accru de défaillance de leur activité.

Suite à la dissolution, le niveau de confiance des dirigeants de TPE envers Emmanuel Macron et son gouvernement reste stable - bien que relativement faible.

La dissolution annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron ne semble étonnement pas avoir eu d’impact sur la confiance accordée au président et à son gouvernement. Les dirigeants de TPE interrogés avant le 9 juin étaient 31 % à indiquer leur confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron. Ce chiffre s’élève à 32 % suite à l’annonce de la dissolution.

Malgré un contexte politique incertain, le niveau de confiance envers l’exécutif se stabilise donc à 32 % (+1 point) après une chute de 8 points au premier trimestre 2024.

Des patrons favorables à la réforme du chômage que vient de suspendre Gabriel Attal.

Les dirigeants de TPE sont majoritairement favorables à la réforme du chômage de Gabriel Attal. 77 % approuvent l’augmentation de la durée de travail pour avoir droit à des indemnités et 69 % sont favorables à la réduction de la durée d’indemnisation à 12 mois au lieu de 18 actuellement.

L'adhésion aux différentes pistes évoquées par Gabriel Attal concernant la réforme de l 'assurance - chômage

 

Dans un contexte d’incertitude politique, les dirigeants marquent une posture ambivalente, entre inquiétude et relativisme.

Confrontés à la dissolution, les dirigeants de TPE se montrent particulièrement inquiets pour le climat général des affaires en France, mais restent cependant optimistes concernant leur propre activité.

Le niveau d’optimisme concernant le climat général perd 8 points suite à la dissolution, passant de 32 % à 24 %. Cette inquiétude ne se perçoit pas sur un plan plus personnel puisque, au contraire, l'optimisme des dirigeants à l’égard de leur propre activité gagne 9 points (passant respectivement de 49 % à 58 %).

On peut ainsi émettre l’hypothèse de vases communicants, avec une préoccupation accrue pour le climat général du pays qui permettait aux dirigeants de TPE de « relativiser » la situation de leur propre société.

Dans le détail, les dirigeants des secteurs du BTP et des services aux particuliers se montrent parmi les plus optimistes quant à leur activité (respectivement 66% et 68%) tandis que ceux du commerce se montrent particulièrement inquiets (33%, -19 points par rapport au premier trimestre).

Une baisse de moral alimentée par des difficultés financières qui se durcissent.

La part de TPE qui déclare rencontrer des difficultés financières est en progression, s’établissant à 37 %, soit quatre points de plus que lors de la précédente mesure, et 10 points de plus par rapport au T3 2023.

Si la part des TPE en difficulté financière (très ou assez) importante reste stable (19 %), les conséquences semblent devenir plus inquiétantes. La moitié d’entre elles pourraient être contraintes de déposer le bilan, soit 15 points de plus qu’au précédent trimestre. Il s’agit par ailleurs de l’indicateur le plus élevé depuis le début de la mesure au T1 2023.

Votre entreprise rencontre-t-elle aujourd’hui des difficultés financières ?

 

Cependant, la part des TPE se déclarant en difficulté financière, si elle progresse, semble néanmoins s’être tassée avec la dissolution (4 2% avant, 32 % après). A nouveau, ce paradoxe peut s’expliquer par une forme de relativisme face à l’incertitude politique et économique à laquelle le pays est confronté.

Un début d’année marqué par une stabilisation des embauches à un niveau bas.

Le pourcentage de dirigeants qui ont embauché ou prévoient d’embaucher du personnel d’ici fin juin 2024 se stabilise à 10 %.

On constate toujours une forte corrélation entre cet indicateur et la taille de l’entreprise. Seules 8 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 41 % au sein des TPE de 10 salariés et plus.

En amont des Jeux Olympiques de Paris et de la période estivale, le secteur de l’hôtellerie se démarque positivement : 21 % des petits patrons ont ou comptent embaucher.

 

PARTIE 2

Semaine de 4 jours, IA, télétravail… Les dirigeants de TPE plébiscitent peu les nouvelles organisations du travail

Paris, le 18 juillet 2024 – La deuxième partie de la 76e vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial permet d’analyser la position des petits patrons face aux nouvelles organisations du travail (semaine de 4 jours, télétravail…). Plutôt réticents quant à ces évolutions, les dirigeants de TPE penchent cependant vers une plus grande “flexibilité” et concèdent que leur rapport au travail a évolué au cours de ces dernières années - indépendamment de l’influence des jeunes générations.

La majorité des patrons de TPE (72 %) se dit défavorable à la semaine de 4 jours.

Alors que 70 % des Français se déclarent favorables à l’instauration de la semaine de 4 jours, les dirigeants de TPE sont seulement 28 % à approuver cette nouvelle organisation du travail (sous la modalité suivant laquelle la même charge de travail serait effectuée en quatre jours au lieu de cinq jours pour un salaire identique).

Pour cause, 41 % des dirigeants d’entreprise (comptant au moins un salarié) mentionnent le risque d’une moins bonne coordination avec l’externe si les clients n’adoptent pas ce même nouveau rythme de travail. 37 % mentionnent des difficultés à couvrir des heures de service, en particulier les patrons du secteur de l’hôtellerie (54 %, +17 points). La peur d’une baisse de la production arrive en 3e position (31 %). Les principaux freins semblent reposer sur des spécificités sectorielles.

Pour autant, près des 2/3 des chefs d’entreprise considèrent l’organisation du temps de travail “flexible” dans leur entreprise (63 %). 27 % valorisent même une organisation « très flexible » avec une grande autonomie des salariés.

Quels sont à vos yeux les principaux freins à la mise en place de la semaine de 4 jours au sein de votre entreprise ? En premier ? Et ensuite ?

Les jeunes patrons (- de 35 ans) et les patrons de gauche approuvent davantage la semaine de 4 jours.

Parmi les partisans de la semaine de 4 jours, les patrons de moins de 35 ans (53 %, +25 points par rapport à la moyenne) et ceux de sensibilité politique de gauche (40 %, +12 points) sont surreprésentés. Au total, 13 % des dirigeants interrogés l’ont déjà mise en place.

Le bénéfice majoritairement reconnu à cette nouvelle organisation du travail serait un meilleur équilibre des temps de vie pour les salariés (cité par 60 % des dirigeants favorables), suivie par un meilleur bien-être au travail et une réduction du stress perçue par 46 % des dirigeants.

Si vous mettiez en place la semaine de 4 jours dans votre entreprise, quel serait à vos yeux les principaux avantages ? En premier ? Et ensuite ?

Télétravail, des patrons sur la réserve du fait des contraintes liées à leur activité

Seul un quart des dirigeants de TPE déclare autoriser le télétravail (26 %), dont 18 % à raison d’un ou deux jours par semaine.

Ce sont majoritairement les dirigeants d’entreprise du secteur des services aux entreprises – soit le seul secteur d’activité compatible avec cette organisation du travail à distance – qui déclarent l’avoir autorisé (58 %), tandis que les patrons d’entreprise des secteurs de l’industrie, du BTP, de l’hôtellerie et de la santé et de l’action sociale sont largement et logiquement sous-représentés.

Les patrons des plus grandes TPE (de 10 à 19 salariés) et d’Ile-de-France sont également plus nombreux à avoir accepté la mise en place de cette nouvelle organisation du travail (respectivement 34 % et 47 % d’entre eux).

Le développement de l’IA n’est pas encore au rang des priorités.

Moins de 3 patrons sur 10 (28 %) comptant au moins un salarié dans leur entreprise estiment que l’IA aurait un impact significatif (dont seulement 6 % « un impact très significatif ») sur l’organisation du travail et sur la nature des tâches réalisées au sein de leur entreprise.

Les patrons majoritairement concernés par le développement de l’IA sont ceux du secteur des services aux entreprises : 50 % considèrent qu’elle aura un impact significatif sur leur organisation du travail. Les patrons du BTP, de l’hôtellerie et de la santé et action sociale sont parmi les moins nombreux à considérer l’IA comme impactant pour leurs activités (respectivement 11 %, 16 % et 16 %). Ainsi, près de 6 patrons sur 10 ne comptent pas développer l’IA au sein de leur entreprise (59 %).

Parmi les patrons d’entreprise pour lesquels le développement de l’IA au sein de leur activité est en cours ou sera nécessaire à l’avenir (41 %), seuls 10 % en sont au stade de l’application ou de la mise en place, 13 % sont au stade de la réflexion tandis que 18 % sont au point zéro mais l’envisagent sérieusement pour l’avenir.

Les patrons portent un regard assez sévère sur les nouvelles générations.

Êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec les affirmations suivantes concernant le rapport au travail des différentes générations ?

Une large majorité de patrons (80 %) s’accordent sur le fait que les salariés, quel que soit leur âge, cherchent désormais à s’accomplir en dehors de leur travail.

Si deux tiers des dirigeants (64 %) estiment que la Gen Z sait mieux affirmer ses limites dans le travail par rapport à ses aînés, ils ne sont que 37 % à affirmer que la jeune génération a fait évoluer les pratiques au sein de leur entreprise.

Près de 7 patrons sur 10 (69 %) considèrent néanmoins que la génération Z est moins « travailleuse » que les autres. Un préjugé plus au moins tenace en fonction de la proximité politique du dirigeant.

Les partisans de Reconquête et du RN approuvent à 86 % cette affirmation contre 52 % des sympathisants de gauche, soit un écart de 34 points. Les patrons d’Ile-de-France sont minoritaires à partager ce constat (47 %), contre 74 % en province.

Paradoxalement, les plus convaincus des travers de la Gen Z sont ceux qui ne travaillent pas avec eux : 76 % des patrons n’ayant eu aucun Gen Z dans leur entreprise considèrent qu’ils sont moins travailleurs, contre 66 % des patrons ayant compté un Gen Z parmi leurs effectifs.

Méthodologie de l’étude | Échantillon de 1005 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, incluant les auto-entrepreneurs, raisonné sur les critères de secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise. Échantillon interrogé par téléphone du 27 mai au 17 juin 2024. Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffre d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées dans le cadre de cette étude.

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