Baromètre des TPE de Janvier 2025 - Focus sur les TPE : d'où viennent-elles et où vont-elles ?

78e baromètre de conjoncture Fiducial des TPE - 4ème trimestre 2024 Bilan et perspectives 2025

Focus ‘Les TPE : D’où viennent-elles ? Où vont-elles ?’

Une conjoncture préoccupante : Seuls 25 % des dirigeants de TPE envisagent une croissance de leur activité en 2025, 85 % d’entre eux sont pessimistes à l’égard du climat général des affaires

Paris, le 22 janvier 2025 – La 78ème vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial auprès de 1009 dirigeants de TPE entre le 9 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, dresse le portrait d’une conjoncture économique préoccupante pour les chefs d’entreprise. Les patrons font preuve d’une défiance inédite envers l’exécutif couplée à un niveau de pessimisme qui bat des records, au plus haut depuis 10 ans.

83 % des dirigeants n’ont pas confiance dans les actions du gouvernement d’Emmanuel Macron

Dans un contexte d’instabilité politique et économique, les patrons des TPE se montrent particulièrement pessimistes. Les dirigeants sont réticents face à Emmanuel Macron et son gouvernement : leur niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par ces derniers chute à 17 % (-14 points) au dernier trimestre 2024. Il s’agit là résultat le plus faible mesuré depuis le début de la présidence Macron. Il faut remonter entre 2014 et 2017, lors des gouvernements Valls et Cazeneuve sous François Hollande, pour retrouver un tel niveau de défiance.

Toutefois, il convient de rappeler que le terrain d’enquête a démarré après le renversement du gouvernement de Michel Barnier et s’est achevé après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre. Si son niveau reste faible, la confiance témoignée par les dirigeants de TPE est plus élevée après la nomination de François Bayrou (20 %) que lors de la période d’entre-deux sans Premier ministre (13 %).

Un niveau de pessimisme au plus haut depuis 10 ans

Le niveau de pessimisme relatif au climat général des affaires bat des records : 85 %, soit le niveau le plus élevé depuis 10 ans (88 % au T4 2014). Un niveau inédit qui grimpe jusqu’à 90 % dans les TPE issues des secteurs de l’industrie et de la santé et action sociale, à 88 % dans le BTP et 87 % dans les TPE de services aux entreprises.

Dans ce contexte, une majorité écrasante se déclarent inquiets pour l’économie française (86 %), la situation sociale en France (85 %), l’avenir de la France (82 %), l’image de la France à l’international (81 %) et le fonctionnement de nos institutions (79 %).
Une tendance qui s’observe aussi auprès des patrons au regard de leur propre activité avec une majorité d’entre eux (56 %) qui se disent pessimistes (+ 8 points en 3 mois).

Les grandes craintes des chefs d'entreprise

Des embauches au plus bas et des perspectives bouchées

Seuls 7 % des dirigeants de TPE déclarent avoir embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin décembre 2024, soit un score en baisse de 12 points par rapport au troisième trimestre 2024. Il s’agit du niveau quasiment le plus bas depuis le début du baromètre, le précédent record ayant été atteint suite à la crise financière de 2008, lors du premier trimestre 2010. Cet indicateur reste toujours fortement lié à la taille de l’entreprise : 6 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 30 % au sein des TPE de 10 salariés et plus.

16 % envisagent d’embaucher du personnel en 2025 (-4 points par rapport à décembre 2023) et pour celles qui l’envisagent, elles projettent 1,9 embauches en moyenne contre 2,3 l’an passé. En miroir, 6 % ont l’intention de supprimer des postes au sein de leur entreprise (+1 point par rapport à décembre 2023) et cela concerne 1,5 postes en moyenne (contre 1,2 en décembre 2023).

Seuls 25% des dirigeants s’attendent à une croissance de leur activité pour 2025

Près de 4 patrons sur 10 (46 %) déplorent rencontrer des difficultés financières, dont 23 % des difficultés « très ou assez importantes ». Une situation particulièrement présente pour les secteurs du bâtiment (29 %) et de l’industrie (26%).

Alors que l’année 2024 a été marquée par de nombreuses turbulences politiques, influençant inévitablement la conjoncture économique, uniquement 25 % des chefs d’entreprise interrogés envisagent une croissance de leur activité pour l’année 2025 (-5 points par rapport à décembre 2023). Le restant des sondés anticipent pour 45 % d’entre eux une stagnation de leur activité (-4 points) et pour 30 % d’entre eux (+9 points) une baisse de leur activité.

Focus ‘Les TPE : D’où viennent elles ? Où vont-elles ?

68 % des TPE sont des créations d’entreprise

Pour plus de deux tiers des patrons de TPE (68 %), l’entreprise qu’ils dirigent actuellement est le fruit d’une création d’entreprise (-3 points vs. 2010), tandis que pour le tiers restant (32 %), il s’agit d’une reprise.

La liberté d’entreprendre et la volonté d’indépendance constituent toujours les principales motivations à créer ou reprendre une entreprise : près d’1 patron sur 2 (47 %) justifie son projet par le souhait de se mettre à son compte, de ne plus avoir de compte à rendre. La seconde principale motivation est celle de la passion du métier (46 %). Les dirigeants sont aussi animés par le goût du challenge (23 % vs. 14 % en 2010).

Les principales motivations pour créer ou reprendre cette entreprise

Le goût de l’entrepreneuriat s’érode au fil du temps

La grande majorité des patrons restent positifs au sujet de leur expérience de chef d’entreprise et estiment toujours, pour 71 % d’entre eux, que si cela était à refaire aujourd’hui, ils retenteraient l’aventure de l’entrepreneuriat. Néanmoins, ils sont désormais 47 % à déclarer qu’ils la retenteraient « certainement » contre 56 % en 2010.

En parallèle, seuls 17 % des patrons avec plus de 10 ans d’ancienneté interrogés déclarent qu’il serait plus facile d’être chef d’entreprise aujourd’hui.

Une majorité des chefs d’entreprise (55 %) ont déjà ou recommanderaient à leurs enfants ou petits-enfants de devenir patron d’entreprise, score qui enregistre une baisse de quasiment 10 points par rapport à 2010. Dans le détail, l’usure professionnelle liée à l’ancienneté contribue à faire reculer ce score de recommandation. Ainsi, plus l’entreprise est ancienne, moins on recommanderait de devenir patron.

Toutefois, cette difficulté croissante associée à l’entrepreneuriat est également à mettre en regard d’une dégradation du contexte économique et politique. La première étude sur ces questions a été réalisée en fin de gouvernement Fillon et deux ans à peine après la crise financière de 2008. Un contexte dans lequel les indicateurs de confiance étaient pourtant bien plus haut : 41 % avaient confiance dans le président et son gouvernement (+24 points vs aujourd’hui), 31 % étaient optimistes quant au climat général des affaires (+16 points vs aujourd’hui) et 55 % étaient optimistes quant à leur propre activité (+11 points vs aujourd’hui).

Comment se projettent les dirigeants de TPE ?

Au cours des dix dernières années, si les patrons ont en majorité su conserver la même activité et un effectif stable au sein de leur entreprise, on constate plus de diminution que d’augmentation d’effectifs, tandis qu’une minorité conséquente de chefs d’entreprise déclarent avoir réorienté ou diversifié leur activité. Un tiers concèdent que la taille de leur entreprise a diminué (34 %, un score stable vs. 2010), dont 22 % pour qui celle-ci a « fortement diminué » (+3 points vs. 2010), et tandis que seulement 17 % font le constat d’une augmentation de leurs effectifs – un score d’augmentation en hausse de 3 points par rapport à 2010 –, dont 6 % pour qui il a « fortement augmenté ».

La proportion de patrons souhaitant maintenir la taille de leur entreprise dans les dix ans à venir faiblit par rapport à 2010 (38% contre 51% en 2010, soit -13 points). Ainsi, près de 4 patrons sur 10 déclarent vouloir cesser ou transmettre leur activité au cours des dix années à venir (39 %), un score en nette hausse par rapport à 2010 (28%, soit +11 points). Ils sont 19% à vouloir augmenter la taille de leur entreprise et 4 % à vouloir la réduire. Plus l’entreprise est grande, plus la volonté de maintenir l’est aussi et inversement.

Sur les 38 % de patrons souhaitant maintenir la taille de leur entreprise en l’état, 36 % justifient ce choix au regard du contexte économique actuel, incertain et donc plus propice à limiter les ambitions de croissance, tandis qu’une nette majorité de 63 % se déclarent avant tout satisfaits de la taille actuelle de leur structure.

Les raisons pour lesquelles les dirigeants de TPE ne souhaitent pas augmenter la taille de leur entreprise

Méthodologie de l’étude | Échantillon de 1009 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, incluant les auto-entrepreneurs, raisonné sur les critères de secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise. Échantillon interrogé par téléphone du 9 décembre 2024 au 3 janvier 2025. Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffre d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées dans le cadre de cette étude.

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