Il est tentant de répondre à cette question par une autre question. Pourrait-on conduire une voiture sans consulter un tableau de bord, ne serait-ce que pour connaître sa vitesse et le niveau de carburant ? En conscience (et par prudence), la réponse est forcément négative. Or les indicateurs de gestion sont au chef d’entreprise ce que le tableau de bord est au conducteur. Ils revêtent une même importance.
Le choix des indicateurs à suivre revient au chef d’entreprise. Inutile d’en retenir un trop grand nombre, il est préférable d’en suivre quelques uns, significatifs et représentatifs de la situation économique et financière de l’entreprise.
Des indicateurs économiques
A titre d’indicateur économique, le chiffre d’affaires apparaît incontournable. Il peut être suivi HT ou TTC, mais attention aux interprétations et aux comparaisons. Il est possible d’aller plus loin en retenant le chiffre d’affaires par famille de produits ou de services, voire en identifiant des unités d’œuvre couramment utilisées dans sa profession (nombre de couverts, nombre de patients, nombre de visiteurs…) ou en calculant des ratios spécifiques à sa profession (panier moyen, revenu par chambre disponible…).
D’autres indicateurs économiques peuvent être également retenus, comme certaines charges dites sensibles en raison de leur impact sur la rentabilité de l’entreprise. Il est difficile d’en citer tant elles dépendent de la nature et de l’organisation de l’activité. Il peut aussi apparaître judicieux de suivre les coûts de personnel, surtout s’ils sont constitués d’une partie variable ou pour les rapprocher des ventes (chiffre d’affaires par heures travaillées, chiffre d’affaires sur coût du personnel…).
Au minimum, il faut disposer des données de l’exercice comptable en cours. Mais sans comparaison, le chef d’entreprise manquera de repères. C’est pourquoi il est pertinent de les comparer, soit aux données du ou des exercices précédents, soit à des prévisions. Dans cette dernière hypothèse, le dirigeant mesurera son avancement par rapport à ses objectifs. Il sera en capacité d’apprécier s’il garde ou non le cap.
Des indicateurs financiers
A titre d’indicateur financier, la trésorerie est une évidence. C’est bien de connaître la position bancaire du jour, c’est mieux d’avoir une idée de son évolution à quelques jours (5, 10 ou 20 jours). A défaut de pouvoir déterminer les encaissements prévisionnels, il est sage de connaître aux moins les décaissements prévisionnels (fournisseurs à payer, salaires, dettes fiscales et sociales, emprunts) sur ce laps de temps. Si cette collecte semble trop contraignante, il est possible de se rabattre, pour comparaison, sur les positions de trésorerie de l’exercice précédent.
Un autre indicateur nécessite un suivi précis : les créances clients en valeur brute et en jours de chiffre d’affaires. Plus elles sont élevées, plus l’entreprise est en risque. Pour un suivi plus fin, l’entreprise doit aussi identifier en permanence les créances dont l’échéance est dépassée, au moins pour effectuer les relances.
La fréquence de suivi
Un suivi mensuel semble le plus approprié. Il permet de s’arrêter, de lever la tête du guidon et de se poser les bonnes questions. Un impératif, surtout s’il faut redresser la barre. Pour autant, certaines informations peuvent (doivent ?) être suivies au jour le jour, comme la trésorerie, les créances échues, mais aussi, pour certaines activités, les ventes journalières.
Qui peut m’aider ?
A n’en pas douter, votre expert-comptable. Il peut vous aider à choisir les bons indicateurs. Il peut aussi les produire, les comparer avec les données historiques et prévisionnelles. Mieux encore, il peut vous les commenter. C’est d’ailleurs par cet échange qu’ils prendront toute leur dimension, permettant de rompre votre isolement face à certaines décisions.