Aujourd’hui, en moyenne, en France, 60 000 transmissions d’entreprises se réalisent chaque année, dont la majorité concerne des entreprises de moins de 10 salariés.
Les raisons de ce nouveau cap dans votre vie, pour vous-même et pour votre entourage, peuvent être des raisons personnelles (la reprise d’un commerce familial ou le souhait de devenir dirigeant de sa propre entreprise par exemple), ou des raisons professionnelles (le souhait de prendre appui sur une activité existante pour créer votre propre entreprise).
Dans tous les cas, reprendre une entreprise nécessite une bonne préparation en amont.
Avant de vous lancer dans votre projet de reprise d’entreprise, il est important :
- de définir vos objectifs,
- de connaître les forces et les faiblesses de l’entreprise à reprendre
- de vous projeter en tant que futur dirigeant d’entreprise.
Voici 5 grandes étapes à suivre pour mener à bien votre projet de reprise d’entreprise.
1. Préparez votre projet de reprise d’entreprise
Cette phase de préparation et de réflexion permet de définir son projet de reprise.
Cette réflexion doit prendre en compte votre expérience, votre formation, vos atouts, vos contraintes, votre capacité d’investissement pour vous permettre de bien définir votre projet.
Les principales questions à se poser sont :
- Quel est mon projet ?
- Quels sont mes objectifs ?
D’autres questions vous permettent d’affiner votre projet et de définir le profil de l’entreprise à reprendre :
- Quel secteur d’activité ?
- Quelle taille d’entreprise ?
- Quelle fourchette de prix ?
- Quelle localisation ?
Il est important de savoir au début de votre projet si vous souhaitez vous lancer seul ou à plusieurs. Si vous envisagez d’investir à plusieurs, les attentes, les capacités et les rôles futurs de chacun doivent être clairs et connus dès le départ.
Attention à bien prioriser ses objectifs : l’entreprise idéale n’existe pas. Il faut donc savoir quels sont les points les plus importants pour vous. Sinon, vous allez perdre votre temps et votre projet de reprise d’entreprise ne pourra jamais aboutir.
2. Identifiez une ou plusieurs cibles
Pour trouver le projet qui vous donnera envie de vous lancer, il est possible de s’adresser à des acteurs de la vie économique en mesure de connaître les opportunités comme les experts-comptables, les avocats, les notaires, les agents immobiliers, les CCI, les Chambres de métiers et de l'artisanat, les banques ou bien encore les organisations professionnelles.
Il existe également des revues ou des sites spécialisés dans les annonces d’entreprises à reprendre.
En faisant certaines recherches sur Google, vous pourrez trouvez des sites qui vous proposeront des entreprises à reprendre en fonction de vos propres critères.
Sur certains sites, par exemple, un tri peut être fait soit par région, soit par secteur d’activité, soit par chiffre d’affaires, soit par valeur indicative de cession comme sur le site www.cra.asso.fr (cédants et repreneurs d’affaires).
Sur le site www.placedescommerces.com, vous pouvez effectuer un tri en fonction de votre apport personnel ou de la surface du commerce en vente.
Enfin, pour vous donner une première idée des performances de l’entreprise cible, vous pouvez récupérer ses comptes annuels sur www.societe.com ou sur www.infogreffe.fr.
Il est important que vous prospectiez les cibles sélectionnées pour pouvoir conduire votre choix.
La phase d’identification terminée, il s’agit désormais de prendre contact avec le dirigeant de l’entreprise ciblée afin de le rencontrer et d’avoir ainsi une connaissance plus précise de son entreprise, notamment en termes de fonctionnement, d’organisation, de salariés, de finances, …
3. Diagnostiquez et évaluez l’entreprise ciblée
Rencontrez le vendeur, à plusieurs reprises si nécessaire : les rencontres entre l’acheteur et le vendeur doivent se passer de manière optimale.
Lors de la première rencontre, présentez vous et présentez votre projet : plus votre projet paraîtra abouti et concret, plus le vendeur aura envie d’en savoir plus et vous fera confiance.
En effet, au-delà des chiffres, la reprise d’une entreprise est aussi la passation d’acquis et de savoir entre deux personnes. C’est une opération de séduction et de confiance : il faut convaincre le cédant que votre projet de reprendre son entreprise est le bon.
Cernez les motivations du vendeur : Essayez de comprendre ce que le vendeur veut réellement vendre et quel est le niveau d’urgence de la vente :
- Le vendeur a-t-il des échéances et des contraintes urgentes ?
- Est-ce que l’entreprise est en cessation de paiement ?
- Le cédant souhaite-il prendre sa retraite ?
- Souhaite-il exercer une nouvelle activité ?
S’il exerce en société, demandez-lui selon quelles modalités il envisage de céder son entreprise : cession de fonds ou cession de titre ?
Questionnez le vendeur sur le fonctionnement de son entreprise dans tous ses aspects :
- l’activité,
- le personnel,
- l’outil de production,
- l’environnement juridique (engagements, contrats…),
- la situation économique et financière.
Attention, la première rencontre n’est pas l’occasion idéale pour parler d’argent. Il s’agit de vous écouter mutuellement pour que chacun soit conforté dans ses intentions.
Demandez à ce que vous soient communiqués les documents et informations qui vous permettront d’effectuer une analyse plus poussée de l’entreprise cible, notamment :
- les comptes annuels des 3 derniers exercices,
- les statuts,
- les baux et les contrats en cours,
- la liste détaillée du personnel (avec au moins, pour chaque salarié, sa fonction, sa rémunération brute, son ancienneté, ses avantages particuliers).
Préalablement à la communication de ces documents et informations, il n’est pas exclu que le vendeur vous fasse signer un document par lequel vous vous engagez à ne pas les divulguer et à en préserver le caractère confidentiel.
Analysez l’entreprise : faites un diagnostic des points forts et des points faibles de l’entreprise ciblée à partir des informations et des documents que vous avez obtenus
- Quelle est la situation financière de l’entreprise ?
- Quels sont les engagements de l’entreprise (contrats, bail commercial, …) ?
- Quelles sont les dettes de l’entreprise ?
- Quelles sont ses capacités d’investissement à court, moyen et long terme ?
- Quels sont les fournisseurs ?
- Quelle est la typologie de la clientèle ? Est-ce une clientèle fidèle ?
- Quelle est la rentabilité par client ?
- Quelle est la dynamique commerciale de l’entreprise ?
- Comment l’entreprise est-elle organisée en interne par rapport à votre projet ?
- Quelles sont ses ressources matérielles et humaines ?
Au-delà des chiffres, ne pas oublier d’effectuer un audit social de l’entreprise pour voir si la gestion actuelle des ressources humaines est en accord avec votre projet :
- conformité des pratiques internes (droit du travail, conventions collectives),
- détermination des risques et de leurs conséquences financières et sociales,
- climat social,
- qualité de l’information au sein de l’entreprise,
- structure des équipes,
- profils et compétences des collaborateurs…
N’hésitez pas à faire appel à un expert-comptable de FIDUCIAL Expertise et à un avocat de FIDUCIAL Sofiral Avocats pour vous aider dans cette démarche d’analyse financière et sociale de l’entreprise ciblée. Leurs regards critiques et leurs connaissances de l’entreprise ciblée vous permettront de vous assurer de regarder tous les éléments importants, d’avoir une évaluation juste et d’identifier les risques potentiels.
Attention à ne pas oublier de vous demander à l’issue de cette analyse si l’entreprise ciblée vous permet de conclure que votre projet peut être mené à son terme et que l’entreprise ciblée est la bonne..
Estimez la valeur de l’entreprise et le prix que vous êtes prêts à payer :
L’estimation de la valeur de l’entreprise est basée sur les données économiques et financières de l’entreprise, ainsi que sur l’analyse de ses points forts et de ses points faibles.
Votre expert-comptable sera à même de réaliser cette estimation et d’étudier la faisabilité de votre projet à partir d’un business plan et d’un plan de financement.
Pour préciser votre projet de reprise d’entreprise, la rédaction d’un business plan permet d’évaluer les ressources futures de l’entreprise en estimant le niveau d’activité prévisionnel et les résultats qui pourront en découler.
Parallèlement à la rédaction du business plan, le plan de financement permet de définir comment l’acquisition se finance :
- Quels sont les investissements nécessaires au projet à court, moyen et long terme ?
- Quel mode de financement est envisagé pour ces investissements ?
- Disposez-vous d’un apport ?
- Quels sont les besoins en financement complémentaires à votre apport ?
- Est-il possible de bénéficier d’aides ou de subventions ?
Une fois le business plan et le plan de financement rédigés, il sera plus facile de faire appel à des banques pour qu’elles soutiennent votre projet et vous accordent les financements sollicités.
Fiducial vous accompagne : pour avoir les clés d’un business plan et d’un prévisionnel chiffré réussis, n’hésitez pas à consulter nos quelques conseils.
4. Négociez votre reprise d’entreprise et définissez les modalités opérationnelles et financières de la reprise
La négociation porte non seulement sur le prix de l’entreprise, mais également sur la mise en place de clauses telles que des clauses de garantie de passif, des clauses de non concurrence…
Plusieurs modalités doivent également être mises en place :
- Quelles modalités de paiement sont envisagées ?
- Quels statut juridique fiscal et social allez-vous choisir ?
- Quelles sont les formalités à accomplir ?
- Quels documents juridiques sont à rédiger ?
Ces sujets sont délicats et ont des impacts financiers importants.
N’hésitez pas à faire appel à un expert-comptable de FIDUCIAL et à un avocat de FIDUCIAL Sofiral Avocats pour apporter toutes les informations dont vous aurez besoin, vous accompagner dans les négociations et vous permettre de les conclure dans les meilleures conditions.
Les négociations terminées, il sera temps de rédiger un protocole d’accord et les actes définitifs de la reprise ainsi que d’accomplir toutes les formalités administratives (publication, immatriculation…).
Cette phase de conclusion terminée, il est temps désormais pour vous de devenir le dirigeant de cette structure et d’opérer une transition en douceur, notamment vis-à-vis des salariés.
5. Devenez dirigeant
Pour que la transition se déroule au mieux et au-delà des indicateurs économiques, il est important de rassurer les employés pour avoir une équipe soudée qui constituera la richesse de votre entreprise.
Ne négligez surtout pas cette dernière phase car elle va conditionner le succès de votre projet de reprise. Une des clés de la réussite est de comprendre les règles de fonctionnement existantes pour pouvoir envisager de les optimiser s’il y a lieu et pour pouvoir rassembler les collaborateurs autour de votre projet.
Attention, votre équipe se posera beaucoup de questions : il est très important de passer du temps à expliquer son projet et ses objectifs pour que chacun trouve sa place dans la nouvelle organisation. N’hésitez pas à organiser plusieurs réunions dans les premières semaines de votre arrivée pour instaurer un climat de confiance et mobiliser les salariés autour de votre projet.
Une fois cette confiance interne instaurée, les fournisseurs et les clients doivent aussi être rassurés, ressentir votre motivation et votre capacité à reprendre les rênes pour envisager l’avenir de façon dynamique et sereine.
Donnez-vous les moyens de vous rassurer vous-même :
- mettez en place une organisation administrative et comptable adaptée, et des indicateurs de pilotage à l’aide de votre expert-comptable ;
- gérez vos obligations sociales avec l’aide de votre expert-comptable et de votre avocat ;
- confiez l’accomplissement de vos formalités juridiques à votre avocat.
Votre expert-comptable et votre avocat sont là pour vous permettre de faire vivre au mieux ce projet de reprise devenu réalité.
Poursuivez votre lecture avec le livre blanc Comment bien gérer votre entreprise ?