Les missions et statuts d'une infirmière libérale
En tant qu'IDEL, vous prodiguez des soins à domicile ou en cabinet à une patientèle variée. Vos actes incluent des soins techniques (pansements, injections, perfusions), l'accompagnement des patients atteints de pathologies chroniques, ainsi que des soins d'hygiène et de prévention.
Votre statut peut varier selon votre mode d'exercice :
- Infirmier(ère) remplaçant(e) : vous exercez en remplacement d’un(e) confrère, sans patientèle propre.
- Infirmier(ère) collaborateur(trice) : vous travaillez au sein d’un cabinet infirmier en partageant la patientèle avec un(e) infirmier(ère) titulaire.
- Infirmier(ère) titulaire : vous exercez en votre nom propre et gérez votre patientèle de manière autonome.
Ce choix impacte directement votre salaire et vos charges.
Infirmière libérale : les facteurs qui influencent votre rémunération
Plusieurs éléments déterminent le niveau de rémunération des infirmiers et infirmières installé(e)s en libéral en France :
- Les heures travaillées : plus vos journées sont longues, plus vos revenus augmentent. Logique. Mais attention, cela impacte également votre équilibre personnel et votre fatigue.
- Le mode d'exercice : un(e) IDEL en collaboration ou en remplacement perçoit un salaire différent d’un(e) infirmier(ère) titulaire.
- Les rétrocessions : si vous travaillez en collaboration, vous reversez un pourcentage de vos revenus au titulaire du cabinet.
- Les aides et indemnités : certains dispositifs permettent de compenser les charges pour les IDEL qui sont installés en zone sous-dotée.
- Le type de soins : certains soins spécifiques ou actes techniques complexes sont mieux valorisés que d’autres.
Charges et cotisations : ce qu'il faut savoir
Attention ! La rémunération d’un(e) IDEL ne correspond pas au chiffre d'affaires généré.
Votre revenu net = vos recettes (honoraires perçus) – vos charges professionnelles
Il est donc crucial de bien maîtriser vos charges afin d'optimiser votre revenu final. En effet, à la différence de l'infirmier(ère) hospitalier(ère), l'infirmier(ère) doit prendre en charge ses propres cotisations sociales et frais professionnels.
Parmi ces charges, on retrouve :
- Les cotisations à l’URSSAF et à la Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers (CARPIMKO).
- L’achat de matériel médical et l’entretien du cabinet.
- Les assurances professionnelles obligatoires.
- Les frais liés à l'informatique (ordinateur, lecteur de carte) et au logiciel de facturation tel qu'Equinox.
- Les frais de déplacement. Toutefois, il est important de noter que les IDEL bénéficient d'une indemnisation pour leurs déplacements. Cette indemnisation comprend une Indemnité Forfaitaire de Déplacement (IFD), applicable quel que soit le secteur d'activité, ainsi que, selon les cas, des Indemnités Kilométriques (IK). Ces aides permettent de couvrir une partie des frais liés aux trajets professionnels et ainsi d’alléger les charges liées aux déplacements.
- L'accompagnement comptable : bien que non obligatoire, faire appel à un expert-comptable peut permettre d'optimiser la gestion des finances et des déclarations fiscales.
Les charges professionnelles d'un(e) IDEL représentent, en moyenne, environ 50 à 60% de son chiffre d'affaires. Par exemple : si votre chiffre d'affaires annuel brut est de 80 000€, vos charges professionnelles (environ 55% du CA) de 44 000€, alors votre bénéfice net avant impôt sera de 36 000€.
Les charges dépassent souvent le bénéfice net ce qui explique pourquoi les infirmières libérales doivent générer un chiffre d'affaires conséquent pour dégager un revenu confortable.
IDEL vs infirmière hospitalière : quelles différences côté revenus ?
Un(e) infirmier(ère) hospitalier(ère) en début de carrière touche environ 1 900 € net par mois, avec une progression salariale qui varie en fonction du grade, de l'échelon, de l'ancienneté et des primes (prime week-end et jours fériés, prime de nuit par exemple).
En exercice libéral, un(e) IDEL peut espérer un revenu moyen compris entre 2 500 € et 3 500 € net par mois, voire davantage en fonction notamment du volume d’actes et du mode d'exercice comme nous l'avons vu précédemment.
Par ailleurs, un(e) infirmier(ère) salarié(e) bénéficie d’avantages tels que les congés payés, la couverture sociale et une certaine stabilité de revenus, tandis qu’un IDEL doit anticiper ses périodes de creux d’activité et ses absences non rémunérées.
Infirmière libérale : comment optimiser vos revenus ?
Pour améliorer votre rémunération, plusieurs leviers peuvent être actionnés :
- Optimiser son planning de tournées pour réduire les temps de trajet et augmenter le nombre d’actes réalisés. Pour cela, regroupez les visites par secteur géographique afin limitez les déplacements inutiles. De plus, privilégier des créneaux horaires adaptés à la disponibilité des patients et éviter les déplacements aux heures de forte circulation peut permettre de gagner un temps précieux. L'utilisation d'outils de planification comme le logiciel EQUINOX et l'application myDay peuvent vous aider à organiser vos tournées de manière plus efficace
- Développer des spécialités permettant de facturer des actes mieux valorisés. Se spécialiser dans certains types de soins permet non seulement d’apporter une expertise supplémentaire à la patientèle, mais aussi d’accéder à des actes mieux remboursés par l’Assurance Maladie. Par exemple, les soins palliatifs nécessitent une prise en charge particulière, souvent associée à des cotations spécifiques dans la nomenclature des actes professionnels (NGAP). De même, la prise en charge des plaies complexes, qui exige un suivi rapproché et des compétences avancées en cicatrisation, permet d'appliquer des tarifs plus élevés que des soins courants. En développant ces compétences et en obtenant les formations adéquates, un(e) IDEL peut ainsi améliorer sa rémunération tout en renforçant la qualité des soins proposés.
- Se regrouper en cabinet pour mutualiser certaines charges et partager les coûts. Cela permet notamment de diviser les frais liés au loyer et aux charges du local professionnel, à l'achat de matériel médical et informatique, ainsi qu'aux frais d'entretien du cabinet (ménage, fournitures, électricité, internet). En partageant ces coûts, vous pourrez améliorer leur rentabilité tout en bénéficiant d'un environnement de travail mieux équipé et plus fonctionnel.
- Utiliser des outils numériques qui vous permettent de gagner du temps sur la facturation et la gestion administrative. Le logiciel EQUINOX et son appli myDay spécialement conçus pour les infirmiers(ères) libéraux(ales), facilitent la télétransmission, la gestion des soins et l’organisation des tournées, permettant ainsi une meilleure optimisation du temps et des revenus.
L’exercice libéral offre une rémunération potentiellement plus élevée qu’en milieu hospitalier, mais il nécessite une bonne anticipation des charges et une organisation efficace. Votre mode d'exercice, la zone géographique et la gestion des frais professionnels sont autant de facteurs à prendre en compte pour optimiser vos revenus.
En fonction de vos préférences et de votre situation personnelle, ce choix peut représenter une opportunité intéressante pour concilier autonomie et qualité de vie professionnelle. En adoptant une gestion optimisée et en restant informé(e) des évolutions de la profession, vous pourrez alors tirer le meilleur parti de votre activité en libéral.